Samedi cinéma
PAR ÉRIC BULLIARD
LE COMTE DE MONTE-CRISTO. C’est un détail, sur près de trois heures de film. Un discours où le cauteleux Villefort (Laurent Lafitte) lâche: «Mais on ne se bat pas dans l’espoir du succès! Non! non, tous les Français savent que c’est bien plus beau lorsque c’est inutile!» L’air de rien, il paraphrase Cyrano de Bergerac, que ce même Laurent Lafitte vient de jouer à la Comédie-Française. L’anachronisme assumé en dit long: ce Comte de Monte-Cristo se permet un tel clin d’œil parce qu’il s’amuse et qu’il ose l’adaptation personnelle.
Le classique d’Alexandre Dumas exige qu’on l’affronte aussi crânement. Paru en feuilleton de 1844 à 1846, le roman original fait six volumes et près de 1900 pages. Pour en proposer une énième adaptation cinématographique, il fallait…