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Morand en quête d’un nouveau défi

| jeu, 26. jui. 2012
Médiatisée lors de sa participation aux 24 Heures du Mans, l’écurie Hope Racing n’est plus. Aujourd’hui, Benoît Morand se bat pour retrouver une nouvelle identité. Le Gruérien cherche des fonds pour revoir son bolide hybride sur les circuits.

PAR VALENTIN CASTELLA


Samedi 11 juin 2011: Benoît Morand réalise l’un de ses rêves les plus fous en amenant sa voiture aux 24 Heures du Mans. Avant le coup d’envoi de cette édition, le manager gruérien semblait aux anges, tant son prototype hybride – une première sur le circuit français – avait créé l’événement. Sauf que le rêve a tourné au cauchemar quinze heures plus tard. A cet instant, le pilote vaudois Steve Zacchia a été obligé de rentrer au stand, sa voiture étant en flamme. Il ne le sait pas encore, mais le début des ennuis commence pour Benoît Morand. En effet, quelques mois plus tard (en février 2012), la direction des 24 Heures du Mans a placé Hope Racing en quatrième position des réservistes. «On ne s’attendait pas du tout à cette décision. La première place devait nous revenir. Mais une décision politique en a décidé autrement.» Le Gruérien explique qu’une grande marque de voiture aurait fait pression pour que les «petits Suisses» ne puissent pas y participer afin de bénéficier du soutien total des châssis Oreca.
Relégué, le team fribourgeois n’avait donc plus aucune chance de pouvoir prendre le départ de la célèbre épreuve française. «Le groupe Hope, avec qui nous avions un contrat jusqu’en 2012, s’est logiquement retiré. Il n’avait plus d’intérêt de nous soutenir étant donné que nous ne participions plus à aucune course. Du jour au lendemain, le programme s’est arrêté. Nous nous sommes retrouvés sans emploi. C’était terrible, mais ça fait partie du business. D’ailleurs, je n’en veux pas du tout à Hope. Leur décision était logique.»


Disparu de la circulation
«Trop petite» pour intégrer tout seul l’univers des constructeurs, l’équipe de Benoît Morand a alors disparu de la circulation. Puis, quelques lignes insérées en juin dernier dans le Registre du commerce annoncent la création de l’entreprise Morand Racing S.àr.l., basée à Marly: «A un certain moment, j’ai pensé tout arrêter. Mais la course, c’est ma vie. Et je ne voulais pas que toutes ces années où nous avons développé cette voiture hybride n’aient servi à rien. D’autant plus que notre LMP1 fonctionne maintenant à merveille. Elle appartient à Swiss Hytec, une entreprise qui m’emploie maintenant pour la faire rouler. Et les essais sont très concluants. Nous avons mis en place Morand Racing pour nous reposer sur une base officielle. Même si, pour le moment, nous n’avons rien, étant donné que la voiture ne nous appartient pas.»
Malgré le coup du sort subi en février dernier, Benoît Morand n’a rien perdu de son ambition. Oui, le Gruérien a toujours bien l’intention de revenir au Mans, en 2013 déjà. Sauf que, rien n’est simple dans le monde automobile, un univers où l’argent est le seul maître du jeu. «La voiture est prête et compétitive. Davantage qu’en 2011 même. Mais nous sommes bien trop petits pour concurrencer les grandes marques à nous tout seuls. Nous avons besoin de partenaires pour assurer un budget.»
Cette aide financière, le manager a essayé de la dénicher en Suisse. Sans réussite: «Dans le pays, le sport automobile n’a pas une bonne image. Les entreprises helvétiques préfèrent logiquement investir dans des projets écologiques. Les grosses banques, comme UBS et Credit Suisse, sont bien présentes en F1. Mais, comme elles sont déjà représentées au sommet de la hiérarchie, elles n’ont pas d’intérêt à nous soutenir.»
Pour trouver le partenaire idéal, Benoît Morand a donc été contraint de sortir des frontières. «Actuellement, nous sommes en discussion avec plusieurs entreprises. Le budget est important, mais pas autant qu’en 2011. Car la voiture est déjà prête. Il n’y a plus besoin de la développer. Mais, sans aide, nous ne pouvons rien faire.»
Actuellement, le manager prospecte en Californie, mais également à Bahreïn. «Quelque chose devrait se passer. Mais, à l’heure actuelle, je ne sais pas où et quand.» Une seule certitude, l’échéance approche. «Si nous n’avons pas trouvé de partenaire avant l’automne, nous pourrons alors abandonner tout espoir de participer aux 24 Heures du Mans. Car il faut un certain temps pour mettre une structure en place. Et, encore davantage pour 2014, car le règlement va changer et chaque voiture devra être modifiée. Nous ne pourrons plus rouler avec la nôtre et tout le développement sera à refaire.»

 

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D’autres perspectives
«Le sport automobile est une passion qui peut être dévorante. Mais il faut toujours conserver cette notion de plaisir. Actuellement, nous ne roulons plus en course. Et je recherche cette émotion. Mais, au bout d’un moment, il faudra peut-être arrêter.» Benoît Morand est actuellement dans l’expectative. S’il ne parvient pas à trouver une entreprise prête à le soutenir dans son projet qui pourrait l’amener au Mans en 2013, 2014 et 2015, le Gruérien devra changer d’horizon. «Mon objectif est de rester dans le monde automobile ou de la mécanique.» Et ce dernier domaine pourrait peut-être lui ouvrir quelques portes: «Actuellement, Swiss Hytec m’emploie pour poursuivre le développement du moteur hybride en place sur la LMP1. Son but est évidemment de le commercialiser. Si notre projet sportif n’aboutit pas, je pourrais suivre cette voie et pourquoi pas intégrer une autre entreprise intéressée par mon expérience. La voiture ne m’appartient pas. Par contre, je sais comment développer un moteur hybride. Mon vécu pourrait être utile à un constructeur, d’autant plus qu’en 2014 toutes les voitures devront être équipées d’un nouveau moteur. Si je ne trouve pas d’investisseur pour Le Mans, je deviendrai alors davantage une personne en quête de mandat et non un manager sportif.»
Autre perspective: le monde industriel. «Cette notion d’hybride intéresse beaucoup de monde. Il y a actuellement énormément de demandes de la part des industriels, que cela soit au niveau des camions, des bus et même des machines. Nous travaillons d’ailleurs en collaboration avec l’école d’ingénieurs de Fribourg pour développer cette idée.» vac

Commentaires

Courage, je te connais, tu vas rebondir. Je te suis.
Courage Benoit, tu as vu d'autres incertitudes dans ta vie du milieu automobile, continue comme tu dis avec de l'argent de l'extérieur.

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