PAR DOMINIQUE MEYLAN
Rarement une manifestation avait réuni une foule aussi dense sur la place Georges-Python, à Fribourg. Les employés de l’Etat se sont mobilisés hier pour dire leur désaccord au programme de mesures structurelles et d’économies 2013-2016 du canton. Plus de 2000 personnes, c’est certain, ont répondu à l’appel, entre 3000 et 4000, selon les organisateurs. Ces derniers se félicitent de ce succès, sans conteste un signal fort en vue des négociations avec le Conseil d’Etat.
«Si l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance», affirme une banderole. Des panneaux stop clament: «Non aux coupes.» Les conseillers d’Etat ne sont pas épargnés. Le directeur des Finances Georges Godel est représenté en clown sur une affiche qui affirme: «Souriez, vous êtes floués.» La directrice de l’Instruction publique, Isabelle Chassot, est également visée: «Chassot à la culture, les profs en pâture.»
Difficile d’analyser quels secteurs de la fonction publique ont plus spécifiquement répondu à l’appel: les enseignants sont bien présents. La police, qui se distingue par un gilet, est venue en nombre. Une infirmière distribue des tracts, laissant penser que le personnel de la santé s’est mobilisé. Selon les organisateurs, l’appel a été entendu d’un bout à l’autre de l’administration et du secteur parapublic.
Des discours ont motivé les troupes, avant la descente en cortège jusqu’à la place de l’Hôtel de Ville. «La majorité du Conseil d’Etat a oublié que ceux qui démotivent la fonction publique, creusent la tombe de l’Etat», a affirmé le conseiller national socialiste Jean-François Steiert. «Nous ne sommes pas devenus en une nuit les Grecs de la Suisse», a-t-il encore ironisé, évoquant les finances jusque-là florissantes du canton.
La qualité a un prix
Pour les différents intervenants, les coupes dans les salaires et la limitation du nombre de postes mettent en danger la qualité des prestations fournies à la population. «Pour la police fribourgeoise, en sous-effectif depuis de nombreuses années, ces mesures d'économie tombent au plus mal», relève Benedict Tercier, représentant de la police cantonale au sein de la Fédération des associations du personnel des services publics (FEDE). Porte-parole des enseignants, Gaétan Emonet abonde dans ce sens: «Le Conseil d'Etat fait fausse route. Il démolit tout ce qui a été mis en place patiemment avec la collaboration et l'engagement exemplaire de tout son personnel.»
Mesures à négocier
Un peu plus tôt dans la journée, la prise de position de la FEDE sur les mesures structurelles a été transmise, en mains propres, à une délégation du Conseil d'Etat, composée de Georges Godel, Isabelle Chassot et Erwin Jutzet. Retenue, la présidente du Gouvernement Anne-Claude Demierre n'a pas pu y participer. La FEDE aurait préféré remettre ses revendications au terme de la manifestation, mais le Conseil d'Etat a refusé cette proposition.
Les employés de l’Etat combattent en particulier toute diminution de leur salaire. Ils veulent négocier l’ensemble des mesures, parmi lesquelles un allongement des paliers, qui réduiront la progression de leur rémunération.
Commentaires
Un fidèle servi... (non vérifié)
dim, 16 juin. 2013
xyx (non vérifié)
sam, 15 juin. 2013
XY (non vérifié)
sam, 15 juin. 2013
Yerly Jean-Pierre (non vérifié)
sam, 15 juin. 2013
pas de congé (non vérifié)
lun, 17 juin. 2013
Vache à lait (non vérifié)
lun, 17 juin. 2013
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