PAR LARA GROSS

«Une vingtaine de jeunes arrivaient en courant depuis la zone industrielle avec des piquets, des barres de fer, des néons et des bouteilles de gaz au poivre, comme celles que possède la police.» La scène n’a  pas eu lieu dans un pays en guerre, mais à l’entrée de Globull dimanche matin, vers 3 h 30. Une bande a cassé des vitres de la discothèque bulloise et frappé des agents de sécurité.
Témoin de la scène, Ludovic* souhaite rester anonyme. «Globull est vraiment calme d’habitude», tient-il à préciser d’emblée, déçu que cette rixe puisse ternir l’image de l’établissement. Un propos confirmé par Hervé Ruffieux, directeur de Globull. «C’est un événement isolé.» Et Ludovic de revenir sur le déroulement de la soirée: «La sécurité avait déjà refusé, plus tôt dans la nuit, l’accès à trois jeunes, qui étaient malhonnêtes et menaçants. Une heure et demi plus tard, ils sont revenus, plus nombreux et armés.»
La Police cantonale indique, dans son communiqué, qu’elle a en effet dû intervenir une première fois pour des bagarres aux alentours de 1 h 50. Et précise qu’elle a dû revenir près de deux heures plus tard. Sur place, ses agents ont senti une forte odeur de spray au gaz et ont vu les agents de sécurité de l’établissement qui étaient répartis tout autour du bâtiment. Le directeur de l’établissement et la police insistent sur le fait que les échauffourées se sont déroulées à l’extérieur de la discothèque.

Plainte pénale déposée
«Les agents de sécurité se sont repliés et ont fermé la grille d’entrée. Il y a alors eu un échange de gaz à travers cette grille que les jeunes essayaient de casser avec leurs piquets, raconte le témoin. C’était violent.» La police rapporte que des agents de sécurité ont été blessés et se sont rendus par leurs propres moyens à l’hôpital. «Il s’agissait de deux agents et de deux clients», a observé Ludovic. Leur vie n’a pas été mise en danger. Ils ont principalement été intoxiqués par les gaz et souffraient de quelques hématomes.
La police a pu interpeller trois protagonistes qui ont été placés en détention provisoire. Ils ont été entendus dans la journée de dimanche. «D’autres individus, dont le nombre ne peut pas être révélé, ont été identifiés depuis les faits, signale Raphaël Hermann, porte-parole de la police cantonale. Ils ont été et vont encore être entendus pour les besoins de l’enquête en cours. Les investigations se poursuivent.»
Ils sont âgés de 18 à 20 ans et proviennent du canton de Fribourg. «C’était des jeunes du Schoenberg, je les ai déjà vus à Fribourg, avance le témoin. Il semble qu’ils soient venus juste pour casser, sans se rendre compte des conséquences. C’est vraiment dommage.»
La direction de Globull et les agents de sécurité ont déposé une plainte pénale. Quant aux dégâts, ils n’ont pas encore été estimés.

*prénom d’emprunt