PAR FRANCOIS PHARISA
Contre le SC Nippon Saint-Gall, ce samedi à domicile, la victoire était impérative. Les judokas romontois n’ont pas tremblé. Ils ont remporté leurs deux manches sur le score net et sans appel de 12-2, engrangeant ainsi six précieux points au classement. L’objectif avoué du début de saison est rempli: les Glânois combattront le 30 novembre prochain au dojo d’Yverdon, à l’occasion du tour final de ce championnat de LNA.
Pour ce rendez-vous couperet, le duo d’entraîneurs Yoshiyuki Hirano et Joël Grandjean a aligné une équipe inédite, une constante cette saison. En effet, les blessures à répétition ont rythmé ce championnat 2013. Laurent Paccaud, Ludovic Chammartin et Andy Regez ont été forcés de faire l’impasse sur les combats de ce week-end. De plus, François Laudrin et Jonathan Deillon, engagés dans des tournois individuels, n’étaient pas de la partie.
Retour de Pahud
Pour pallier ces forfaits, l’expérimenté Emmanuel Bussard (–90 kg) avait été rappelé. «Cette saison, Emmanuel n’a combattu qu’à trois reprises en 1re ligue, précise Joël Grandjean. Il a néanmoins l’habitude de lutter à ce niveau. Avec ses quelque dix années de compétition, il est un ancien tôlier de la ligue nationale. C’est un luxe de compter sur un remplaçant comme lui.»
Romont a également enregistré le retour à la compétition de Matthieu Pahud (–100 kg), éloigné des tatamis depuis avril dernier. A leurs côtés, Yoshiyuki Hirano (–60 kg), Nicolas Chassot (–66 kg), Nicolas Maurer (–73 kg), Gilles Progin (–81 kg) et Mike Chavanne (–90 kg) ont complété la formation romontoise, qui n’a concédé que deux défaites samedi (une pour Progin au premier tour, une pour Bussard au deuxième).
«Nous n’avons pas été épargnés par les pépins physiques tout au long de l’année», rappelle Yoshiyuki Hirano, entraîneur et combattant du JC Romont depuis treize ans maintenant. «Ces absences conjuguées ont énormément pesé sur l’ambiance et sur la motivation de l’équipe. Ce n’est pas toujours drôle de se retrouver à trois ou quatre à l’entraînement. Et nous ne sommes qu’amateurs, nos vies professionnelles ne nous permettent pas toujours de nous engager suffisamment. Conséquence, nous étions sur la corde raide à chacune de nos sorties. Certains week-ends, je ne sais même pas comment nous avons fait pour triompher. Heureusement, nous avons su nous remobiliser à temps pour accomplir ce que nous avions à faire. Nous avons retrouvé un véritable esprit d’équipe.»
Pour preuve, la copie rendue contre Saint-Gall, avant-dernier au classement, a été quasi parfaite. «Nous ne pouvions presque pas faire mieux, se réjouit Nicolas Maurer, vainqueur de ses deux combats. C’est de bon augure en prévision des finales.»
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Ludovic Chammartin s’inscrit à la police
En plein questionnement sur la suite de sa carrière, Ludovic Chammartin a pris une première décision: il a rendu hier son dossier d’inscription pour l’Ecole de la police cantonale vaudoise. «J’ai réussi les différents tests», explique le poids léger du JC Romont.
Le vice-champion d’Europe 2013 des –60 kg ne ferme toutefois pas encore la porte au judo. «Normalement, je dois commencer l’école de police en mars 2014. Mais le président de la Fédération suisse de judo, Pierre Ochsner, va faire une demande écrite pour voir s’il y a une possibilité de continuer le judo jusqu’aux jeux Olympiques de 2016 et de rentrer ensuite dans la police. Car l’envie de continuer le sport est là. Mais, à 28 ans, j’ai besoin de sécurité pour mon avenir professionnel. C’est une priorité. Donc si je ne trouve pas d’arrangement, je commencerai la police en 2014.»
Un CFC de mécanicien
Jeune homme, Ludovic Chammartin a effectué un apprentissage de mécanicien sur automobiles de quatre ans, avant de se consacrer uniquement au judo. «J’ai commencé à penser à la police avant les jeux Olympiques de Londres, quand je réfléchissais à ma reconversion.»
Dans l’immédiat, et en attendant une décision définitive, le poids léger continue à s’entraîner, principalement à Romont. Il relève d’une opération au ménisque du genou gauche. Une blessure qui l’avait privé de Mondiaux, en août à Rio. «Je me sens beaucoup mieux. J’ai pu effectuer des combats à l’entraînement. Il m’arrive d’avoir encore un peu mal. Je lève alors le pied le lendemain.»
Les championnats de Suisse individuels ont lieu le 16 novembre à Fribourg. Mais Ludovic Chammartin n’y songe pas trop. «Par contre, je pense participer au tour final de LNA avec Romont. Nous avons vraiment la possibilité de faire quelque chose de bien. Si on termine mieux que troisièmes, ce serait une belle note. Arrêter là-dessus, ça pourrait aussi être une belle sortie.» TG
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