PAR VALENTIN CASTELLA
La manière avait choqué son monde et en avait surpris plus d’un. Les échanges des Genevois Jérémie Kamerzin et John Fritsche contre le Fribourgeois Romain Loeffel avaient fait grand bruit. Demain soir à la BCF Arena, les deux anciens protégés de Chris McSorley retrouveront leur ancien manager à l’occasion d’un nouveau derby romand, le premier depuis «l’affaire».
Débarqués juste avant la pause olympique, John Fritsche et Jérémie Kamerzin ont fait, comme le nouvel attaquant Niklas Hagman, leur grand début sous les couleurs fribourgeoises mardi soir à Zoug. Une entrée en matière d’ailleurs réussie pour Jérémie Kamerzin.
Mis de côté par l’entraîneur Genevois Chris McSorley, le défenseur formé à Sierre âgé de 26 ans a bien l’intention de profiter de cette nouvelle aventure pour rebondir. Pourtant, avant d’adopter cette attitude positive, l’intéressé n’avait pas caché sa surprise lors de l’annonce de son transfert: «J’ai réagi publiquement, car je ne voulais pas me laisser faire, explique-t-il. On sait tous que cela se passe comme ça aux Etats-Unis. Mais il y a une différence: nous ne sommes pas des hockeyeurs multimillionnaires qui trouvons ce système normal. Heureusement, je n’avais pas de famille à déplacer. Ce changement aurait été beaucoup plus compliqué.»
Quelques semaines ont passé et Jérémie Kamerzin dit s’être maintenant bien intégré dans sa nouvelle équipe: «Je connaissais déjà environ 40% des joueurs. Ce qui a facilité mes débuts.»
A Fribourg, celui qui a disputé son premier match en LNA à 17 ans avec Berne espère faire bénéficier sa nouvelle équipe de son jeu physique. «J’ai également un shoot qui peut aider et, à Genève, j’étais souvent utilisé en power-play.»
Une carrière «spéciale»
Boudé par Chris McSorley, le défenseur a réussi à convaincre Hans Kossmann, qui lui a proposé un nouveau contrat le liant au club fribourgeois jusqu’au terme de la saison 2015/2016. Une belle preuve de confiance qui confirme sa progression. «Ma carrière a été spéciale. J’ai commencé en LNA à 17 ans. Puis j’ai longtemps joué en LNB, avant de connaître la promotion avec Bienne. J’ai effectué la première saison en LNA avec ce club. Mais j’ai vu qu’il me manquait quelque chose pour devenir décisif à ce niveau. J’ai donc décidé de partir à Lausanne, à l’échelon inférieur. J’ai finalement vécu quatre belles années là-bas.»
Six mois plus tard, le voici à Fribourg, là où il n’imaginait pas débarquer. Dans une équipe qui vise le titre de champion et qui peut s’appuyer sur un effectif où la concurrence est au rendez-vous. «Je ne vais pas arriver dans le vestiaire du deuxième du classement et prétendre avoir ma place d’entrée. Je dois faire mes preuves en donnant le maximum en match et à l’entraînement. Si je joue bien, je serai aligné. C’est aussi simple que ça.»
Les retrouvailles vendredi
Demain soir face à Genève, Jérémie Kamerzin a bien l’intention de tirer son épingle du jeu face à ses anciens coéquipiers et Chris McSorley. «Ce sera forcément particulier et il y aura un peu d’émotion. Mais j’ai surtout envie de démontrer sur la glace que je sais aussi bien jouer.» Jérémie Kamerzin ne le dit pas, mais le fait comprendre. Il a soif de revanche et compte bien transformer ce transfert difficile à digérer en un bon repas garni de victoires.
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«Nous avons appris du passé»
Cela faisait depuis le 13 décembre que Christian Dubé n’avait plus rejoué une rencontre officielle. Mardi soir à Zoug, le Canadien a retrouvé la compétition et a rassuré tout le monde en fêtant son retour par un but. «En pleine forme» et tout sourire, le centre fait le point à quelques jours du début des play-off.
Christian Dubé, votre retour s’est très bien passé…
Oui, c’est vrai. J’ai eu la chance de pouvoir disputer deux matches amicaux pendant la pause olympique et ils m’ont aidé à retrouver le rythme. Je suis également revenu au meilleur moment, alors qu’il restait encore quatre matches de championnat avant le début des play-off. Cela me permet de m’adapter encore davantage.
Mardi à Zoug, vous avez évolué pour la première fois avec le nouveau venu Niklas Hagman. Comment jugez-vous votre complicité?
Tout se passe très bien jusqu’à présent. Niklas est un joueur qui garde bien le puck et qui gagne beaucoup de batailles. Nous sommes des hockeyeurs qui bénéficions de beaucoup d’expérience et il ne nous faut pas beaucoup de temps pour nous adapter à d’autres coéquipiers.
Il s’est d’ailleurs fait remarquer en inscrivant un but rocambolesque contre son camp (le portier Benjamin Conz avait quitté sa cage). Vous l’avez charrié dans les vestiaires?
Oui, bien sûr qu’on en a rigolé. C’est vraiment pas de chance et ce genre de mésaventure peut arriver à tout le monde. Je me souviens que j’avais connu pareille situation il y a quelques années. Malheureusement, ce but est tombé au mauvais moment. Mais nous sommes tout de même parvenus à gagner cette rencontre.
Il reste trois gros matches avant le début des play-off, face à Genève, Berne et Lausanne. Est-il bénéfique d’affronter trois équipes en lutte pour une place parmi les huit premières?
Oui, bien sûr. Ces adversaires ne vont rien lâcher et cela nous forcera à évoluer comme en play-off. C’est une très bonne préparation.
Ces trois derniers rendez-vous sont aussi l’occasion d’intégrer tous les nouveaux joueurs…
Ces éléments sont très importants pour l’équipe et pour la suite de la saison. Maintenant, nous bénéficions d’une belle profondeur de banc. Les années précédentes, une ou deux blessures pouvaient rapidement mettre l’équipe en difficulté. Nous avons appris du passé.
Et comment les jugez-vous, ces nouveaux joueurs?
Jérémie Kamerzin est un bon défenseur qui possède un bon shoot. John Fritsche va nous apporter encore plus d’énergie sur la glace. Il est aussi solide physiquement. Comme je l’ai dit avant, Niklas Hagman bénéficie d’énormément d’expérience. Il apportera beaucoup, tout comme Milan Jurcina. Lui amènera sa puissance et son vécu en défense.
Par rapport à l’année dernière, comment trouvez-vous l’équipe à l’aube des play-off?
Cette saison s’est un peu moins bien passée. Nous sommes moins sereins, c’est sûr. Il faut encore nous améliorer défensivement. D’ailleurs, jusqu’au premier match des quarts de finale, nous allons mettre l’accent sur cet aspect. Il reste encore beaucoup de choses à peaufiner. Mais c’est plutôt bon signe. Nous sommes deuxièmes et pas satisfaits. C’est la preuve que le club est encore en progrès. VAC
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