PAR THIBAUD GUISAN

Le sourire n’est plus aussi franc qu’en quart de finale. Hans Kossmann joue à l’huître qui se referme. Pas de doute: l’entraîneur et son équipe sont sous pression. Menés 2-0 par Kloten dans la série des demi-finales, les Fribourgeois sont forcés de réagir ce mardi à domicile lors de l’acte III (19 h 45).
Le point avec Tristan Vauclair, dont la quatrième ligne, à vocation pourtant défensive, est une des plus en vue. Problème.

Tristan Vauclair, les bévues se multiplient. Après le cadeau de Plüss lors de l’acte I, Schilt a offert un puck qui a permis à Kloten de marquer le but de la victoire en prolongation lors de l’acte II. Fribourg-Gottéron, c’est un peu Gaston Lagaffe, non?
Non, c’est juste qu’il y a beaucoup de pression sur les épaules en play-off. Les erreurs arrivent. En l’occurrence, c’est deux boulettes payées cash.

Le jeu de Kloten provoque-t-il ces erreurs?
Non, c’est la faute à pas de chance.

En quoi cet adversaire vous pose-t-il tant de problèmes?
Il défend très bien et nous laisse peu de contre-attaques. Offensivement, ses joueurs sont bons dans les transitions. Dans les contres, à trois contre deux ou à deux contre un, ils sont efficaces. Kloten a des joueurs qui lisent bien le jeu, qui cherchent les espaces: Romano Lemm, Santala et Stancescu, par exemple. Ce ne sont pas des gars qu’on voit partout durant tout un match, mais ils ont du sang-froid devant notre but. Défensivement, la différence est simple: Kloten ne fait pas d’erreurs, alors que nous payons cher les nôtres.

Quelle est la solution à l’énigme zurichoise?
Il n’y a pas de secret, il faut mettre plus de pression sur le but adverse et ne pas offrir de contres. Il faut soigner les sorties de zone et, surtout, davantage jouer avec le puck, comme on sait très bien le faire. Après, ce n’est pas parce qu’on a plus le puck et plus d’occasions qu’on est meilleurs.

Quelles sont les raisons d’espérer un retour de Gottéron dans cette série?
Il y a l’exemple de Kloten. Menés 2-0 en quart de finale contre Davos, les Zurichois ont aligné quatre victoires et gagné la série. Il y a deux ans, en quart de finale, on était menés 2-1 dans la série contre Lugano. On avait passé en gagnant trois matches de suite. Il y a plein d’histoires qui disent que c’est possible. Mais le plus important est que chacun y croie. Nous avons des leaders, nous avons disputé la finale l’an dernier: il y a assez d’expérience dans l’équipe.

Quels sont vos atouts?
La vitesse de jeu et de pas­ses. En plus, tous nos joueurs sont à disposition. Nous avons de la profondeur. Nous nous créons des occasions. Mais, parfois, un joueur est un poil en retard.

La quatrième ligne que vous composez avec Martin Ness et John Fritsche est convaincante. Quelle est votre mission?
Un rôle plus défensif que les trois premières lignes. Les buts, comme samedi ou celui inscrit en quart de finale, c’est du bonus. On amène de l’énergie, on met la pression sur le but adverse et on essaie d’apporter un petit éclair qui profite à toute l’équipe.

Quel est le secret de votre réussite?
Nous sommes complémentaires. J’ai joué les deux dernières saisons avec Cadieux et Botter qui avaient plus d’expérience. Il a fallu quelques ajustements. Cette année, j’ai d’emblée évolué avec Ness (n.d.l.r.: à 20 ans, il dispute sa première saison en LNA). Il est de plus en plus confiant avec le puck. C’est un gros gaillard, il n’est pas facile à arrêter. Au début, notre entente sur la glace était plus difficile. On ne se connaissait pas. Fritsche nous a rejoints en février pendant la pause olympique. Notre trio s’est constitué durant le camp d’entraînement de Leysin. Avec John, nous avons un style similaire: on cravache et on finit nos checks.

Votre allant vous donne-t-il l’envie d’être plus offensif?
Non, nous devons nous concentrer sur notre job et ne pas trop nous découvrir. Il ne faut pas se montrer trop gourmand. Lors du dernier match, nous avons passé la plupart du temps en zone offensive. La meilleure défense, c’est l’attaque. Après, on a moins de temps de jeu et on a moins le feeling du buteur que des Sprunger ou Plüss. Contre Kloten, on est utilisé contre les bonnes lignes adverses, celle de Santala et de Müller et celle de Romano Lemm et Stancescu. Le coach voit que ça fonctionne et qu’il peut nous faire confiance.

Revenons-en à l’équipe. Avec ces erreurs défensives et cette peine à la concrétisation, on revoit les maux de la saison régulière. Le rapide quart de finale contre Ambri n’a-t-il pas fait oublier ces lacunes?
Où je suis d’accord, c’est que notre défense a été fébrile en saison régulière. Maintenant, si on enlève quelques grossières erreurs, l’équipe effectue un bon job défensif depuis le début des play-off. Les défenses se resserrent, c’est plus dur offensivement. C’est normal. Il faut maintenant un déclic pour entrer dans cette série. Finalement, nous n’avons plus grand-chose à perdre.

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«Cinq ou six snipers»

Pouliot, Hagman et Mauldin amènent beaucoup d’énergie sur la glace, mais peu de points sur les feuilles de match. Contre Kloten, il n’y a qu’un but où les attaquants étrangers sont impliqués: la réussite de… Helbling, jeudi lors de l’acte I. Pour le reste, les trois attaquants sont discrets. Y a-t-il un problème de profil? «Les étrangers ne font pas la différence dans cette série», coupe Hans Kossmann. Alors l’équipe manque-t-elle d’un vrai sniper, capable d’armer un shoot libérateur? «Nous avons cinq ou six snipers dans l’équipe.» Thibaut Monnet en est un. Mais le Valaisan est très décevant. «C’est un buteur qui ne marque pas. J’espère pour lui un déclic lors de l’acte III.» La SBP n’a pas non plus trouvé la faille contre Kloten. Elle pourrait être dissociée ce soir.
Autre point crucial. L’entraîneur attend que son équipe marque à nouveau en supériorité numérique. TG