PAR VALENTIN CASTELLA
Les Fribourgeois avaient fait tout juste lors de l’acte III. La rencontre de jeudi ne devait être que la confirmation de ce renouveau. Mais non. Encore une fois, les hommes d’Hans Kossmann sont retombés dans leurs travers en offrant à Kloten une troisième victoire dans cette demi-finale.
S’ils souhaitent gagner ce soir (20 h 15) et ainsi ne pas se retrouver déjà en vacances, les Fribourgeois n’ont pas le choix: ils doivent respecter certaines règles. L’entraîneur Hans Kossmann et l’attaquant Andreï Bykov évoquent les points essentiels à la réussite d’une rédemption obligatoire.
Éviter les erreurs
Autant de bévues défensives, tant au niveau de la relance que du marquage, ne sont pas permises à ce stade de la compétition. Jeudi, les vice-champions de Suisse ont fait du Gottéron version 2013-2014, alternant le bon et le mauvais.
Parfois sereins, notamment en début de rencontre, parfois aux abonnés absents comme lors des deux derniers tiers, les Dragons ont grandement facilité la tâche de leurs adversaires qui, il faut l’admettre, se sont montrés opportunistes. «Nous avons réalisé un bon début de match, analyse l’entraîneur. Mais c’est Kloten qui est rentré aux vestiaires pour la première fois avec un goal d’avance. Nous avons encaissé deux buts lors de situations que nous aurions dû éviter. Le problème c’est qu’à certains moments, la concentration fait défaut. C’est un souci mental.» Andreï Bykov n’y va pas par quatre chemins: «Ce match-là, nous l’avons donné à Kloten.»
Un problème récurrent lors de cette demi-finale. Après les deux premiers actes, les joueurs avaient promis de faire attention. Ce qu’ils ont fait, durant un match seulement avant de retomber dans leurs travers. «Ce genre de rencontre n’est pas évident, lance le gardien Benjamin Conz. Lors du 1er tiers par exemple, je n’ai pas eu beaucoup de travail et j’ai encaissé deux buts.» Hans Kossmann confirme: «Kloten joue très bien, en attendant et en profitant de la moindre occasion.»
Retrouver l’efficacité
Jeudi, les Fribourgeois ont bénéficié de huit occasions pour prendre l’avantage durant le 1er tiers. Or, le gardien Gerber n’a été battu qu’à une reprise. Un manque de réussite qui plombe une équipe qui peine déjà à se montrer sereine défensivement. «Pour un entraîneur, c’est rageant. Si vous ne bénéficiez d’aucune occasion et que votre adversaire est meilleur, c’est plus facile à digérer une défaite. Mais là, ce n’est pas le cas. En quatre matches, nous nous avons bénéficié de 67 occasions, Kloten de 47. Et ce sont les Zurichois qui mènent dans la série.»
Que faut-il donc aux Dragons pour retrouver plus facilement le chemin des filets? «Nous avons besoin d’attaquants qui marquent des buts, tout simplement, lance Hans Kossmann. Des joueurs comme Sprunger, Monnet, Hasani, et même les étrangers doivent en faire davantage.»
Pour expliquer ce manque de réussite, l’entraîneur évoque la malchance et un certain «manque de conviction». Andreï Bykov confirme: «Kloten a évolué de manière beaucoup plus compacte que lors de notre victoire 7-1. Mais, de notre côté, nous avons peut-être été moins déterminés.»
Gagner le défi physique
Mis à mal en début de match jeudi, les Zurichois ont ensuite réagi en développant un hockey plus physique. Et la partie a changé d’âme. Fribourg ne s’est plus créé d’occasion, excepté lors des dix dernières minutes, lorsque le match était joué. Comme si les Zurichois avaient trouvé la recette pour contrôler leurs adversaires. «Nos adversaires ont mis beaucoup d’intensité et se sont très bien regroupés devant leur gardien», confirme Andreï Bykov.
Pour espérer gagner ce soir, les Dragons devront reprendre le dessus à ce niveau-là. Mais pas seulement: «Il faudra aussi jouer avec davantage de rapidité et d’énergie, continue l’entraîneur. Le côté physique ne sera pas le seul point qui fera la différence.»
Jouer avec émotion
Menés, les Fribourgeois ont, semblent-ils, manqué d’orgueil pour tenter de revenir au score. Certes, les Zurichois bénéficiaient de trois ou quatre buts d’avance à un certain moment mais, à aucun instant, les Dragons ont semblé se rebeller. «Le quatrième goal nous a fait très mal, car nous jouions encore bien, se souvient Andreï Bykov. Ensuite, le cinquième nous a plombés. Je ne pense pas que nous avons manqué d’émotions. Au contraire. Peut-être que nous les avons mal maîtrisées en commettant trop d’erreurs.»
Oublier et repartir
«Bien sûr que, sur le moment, ça fait mal de perdre de la sorte. On a pris un coup sur la tête. Mais il faut oublier et se concentrer uniquement sur la prochaine rencontre.» Andreï Bykov l’assure: le dernier revers n’a pas eu d’influence sur l’état d’esprit des siens.
Par contre, c’est au niveau du jeu et des solutions à adopter pour contrer Kloten que le problème semble plus épineux. Comme un aveu d’impuissance, Hans Kossmann déclare: «Excepté lors du troisième match, Kloten a toujours trouvé le moyen de nous répondre, en se montrant patient et en profitant de la moindre occasion. Alors que, de notre côté, nous n’arrivons pas à marquer. Au niveau des lignes, je pensais avoir trouvé la bonne solution mardi. Cela ne s’est pas vérifié jeudi. Peut-être que changer à nouveau quelque chose ferait du bien? Une chose est certaine: chacun, du gardien au dernier attaquant, doit faire mieux.»
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