Je pose mon oreille…

… sur l’ombre bleue de la forêt du Lapé. Elle vibre en accord avec l’humidité retenue sous le couvert des arbres. Les rayons du soleil n’y sont autorisés que sur la pointe des pieds, trois notes tout au plus.

C’est étrange que la végétation du sous-bois réussisse à pousser dans une telle pénombre. Les pétasites, les mousses et les fougères sont les reines de la place. Elles participent au mystère de cette forêt millénaire qui a pris vie sur un lit de roches calcaires, au pied de la chaîne des Gastlosen.

Le sol de la montagne craquelle sous nos pieds. Où est passée l’eau? Il ne reste que de la poussière. Je n’ai jamais vu cette région des Préalpes si sèche, j’ai plutôt l’habitude des sauts, à un moment ou l’autre, pour éviter la gadoue sur le sentier. Rien cette…