Je pose mon oreille...
… sur les jeunes hêtres qui colorent d’un brun léger la forêt du Gottu d’Avau, sur les hauts de Marsens. Dieu qu’ils sont fins, et si gracieux. J’ai un coup de cœur pour eux, en cette fin d’après-midi pluvieuse.
L’atmosphère est remplie de cette humidité qui annonce la future croissance des végétaux. La forêt boit, l’éponge sous mes pieds se remplit, cela se sent. Cela s’entend également, le Gérigno, plus bas, s’exprime avec énergie. Le ruisseau creuse son chemin depuis le plateau de l’étang des Bugnons avant de dévaler la pente jusqu’au lac de la Gruyère.
Le ciel devient jaune, une pluie intense tambourine, puis de minuscules grêlons piquent mon parapluie. Un court instant. S’il n’y avait pas le chant des oiseaux, je me croirais en plein hiver. Les feuilles…