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Le bateau-phare de la rue Tissot remis à flot

| jeu, 26. juin. 2014
Après plus d’un an de lourds travaux de rénovation, le Moderne affiche de nouveau fièrement ses splendeurs architecturales.

PAR JEAN GODEL

«S’il est bien entretenu, le Moderne est bon pour cent ans.» Architecte et promoteur, Michel Acquaroli, également propriétaire du bâtiment de la rue Victor-Tissot depuis une dizaine d’années – il possède déjà le N°22 voisin, rénové il y a peu – célébrera cet après-midi le bouquet de chantier. Une cérémonie pour exprimer sa reconnaissance aux artisans qui ont œuvré à la rénovation de l’ancien Grand Hôtel Moderne construit en 1905. Cent ans de calme, voilà qui devrait apaiser cette bâtisse au passé mouvementé (La Gruyère du 3 octobre 2013).
Lancée en avril 2013, la rénovation elle-même a été lourde et coûteuse – plusieurs millions de francs, sait-on seulement. Surtout, elle a réservé de très mauvaises surprises, notamment au niveau de la toiture: «Il a fallu tout démonter, raconte Michel Acquaroli. On s’est alors rendu compte de l’état calamiteux de certaines parties. Il a fallu des mois de travail pour assainir avant même de rénover, en gardant tout ce qu’on pouvait.»
En cause, la précédente rénovation, au tournant des années 1980. Selon Michel Acquaroli, elle n’aurait pas été menée dans les règles de l’art et aurait même pu être fatale à la structure de l’immeuble: «Le Moderne menaçait ruine!» Collaborateur au Service des biens culturels, Vincent Steingruber nuance un peu en faisant remarquer qu’à la fin des années 1970, l’immeuble avait failli être rasé: «Le propriétaire d’alors a au moins permis qu’il survive.» Mais sans doute une certaine économie de moyens a-t-elle alors prévalu…


L’essentiel préservé
C’est peut-être aussi ce qui explique l’impression de neuf en visitant le chantier actuel, en phase de finition: ne serait-ce les cages d’escalier et les fenêtres, neuves, mais refaites à l’identique avec leurs éléments décoratifs Belle Epoque, on se croirait dans du contemporain, un brin aseptisé. «Beaucoup avait déjà disparu il y a longtemps, notamment les chambres d’hôtel», fait remarquer Vincent Steingruber, qui a visé le permis de construire, mais n’a pas encore vu les travaux
finis.
L’essentiel est préservé: le café, la grande salle à l’italienne et les stucs aux plafonds du premier étage. Autant d’éléments rafraîchis il y a quelques années et auxquels on n’a pas touché. Surtout, le plan d’origine a été respecté avec les deux cages d’escalier maintenues en l’état (sans ascenseur) et aux belles mosaïques en terrazzo.
Aux étages supérieurs, six vastes duplex ont été aménagés dans les anciens greniers. Chacun possède sa terrasse sur le toit, avec sans doute la plus belle vue circulaire de Bulle. Partout, des éléments de la charpente originale trahissent l’ancienneté des lieux. Plus bas, huit appartements ont remplacé ceux d’il y a trente ans et qui avaient mal vieilli. Dans les pièces à vivre, du parquet recouvre les sols.


Rappels du passé
Ça et là, des éléments rappellent toutefois les premiers temps du Moderne: une pièce donnant sur l’oriel, cette baie vitrée en encorbellement bien visible de la rue, un balcon aux élégantes balustrades Art nouveau ou un jardin d’hiver à la structure métallique d’origine.
Dans la cage d’escalier, les vitraux aux délicats motifs floraux ont été restaurés et, pour ceux qui avaient été murés en leur temps, équipés d’un rétroéclairage. Les faux marbres au bas des murs sont eux aussi rafraîchis. A l’extérieur, les bordures de fenêtres et les consoles soutenant les balcons, très endommagées, ont été réparées. Le clocheton de l’oriel, avec ses 2800 écailles en métal zingué, brille en attendant la patine du temps.
A quelques semaines de la mise en location, Michel Acquaroli est fier de cette réhabilitation. Lui refuse le qualificatif de spéculateur – «si, avec ce qui me reste à la fin de chaque année, je peux me payer un café avec le Moderne, je serai heureux» – et avoue un goût pour l’ancien, bien présent dans son parc immobilier. «De tels projets sont complexes, ils demandent une longue réflexion.»
Quant au chantier lui-même, cet Italo-Genevois reconnaît qu’il a demandé du doigté et de l’improvisation: «Un croquis dessiné à même le mur nous a souvent bien aidés.»

Commentaires

Et est-ce que M. Acquaroli à payé toutes les entreprises? ce monsieur est un voleur et ne paye jamais la totalité de ce qu'il doit, loin de là.

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